Si le Janken est un jeu international, ce qui est véritablement passionnant au Japon, c’est qu’il reste très ancré dans la vie de tous les Japonais. Les enfants, certes, mais aussi les étudiants, voire les adultes, s’en servent comme d’un
frein à certains conflits d’intérêt. A tous les moments de leur existence, dès qu’un choix se présente, (du style “qui va descendre les poubelles”, “qui va manger le dernier sushi” etc. …) de nombreux nippons sortent les doigts et prennent une grande bouffée d’air avant de se lancer dans le “1, 2, 3″ traditionnel.
En effet ce choix se fait exclusivement au moyen du “Janken”, qui est tout simplement le
« Pierre-ciseaux-papier » international . C’est plus ludique que le tirage à pile ou face, et au moins on ne passe pas son temps à quatre pattes pour essayer de retrouver la pièce qui a roulé sous le buffet. De plus ce jeu est approprié à un nombre important de participants, et il est fréquent de voir des groupes de quinze personnes agiter collectivement les bras dans ce mouvement à trois temps bien caractéristique.
Voici une image tirée d’une scène d’une « partie de Janken »
provenant du film « Sonatine, mélodie mortelle » de Kitano Takeshi (1993)
Trois yakuzas, le chef (en blanc) et ses deux sbires (en couleurs), des bandits en cavale, se cachent sur cette plage. En attendant la fin de l’orage, les deux jeunes font les imbéciles. Au bout d’un moment, à bout de nerf, le chef se dirige vers eux, sort son revolver, en enlève les balles à l’exception de la dernière, et dit simplement “Janken !”.Il s’agit, ni plus ni moins, une roulette russe à trois. Les deux jeunes s’exécutent, avant que le chef ne tire sur le perdant.
Cette scène montre ce veut dire au Japon
- l’art d’accepter son sort et
- la confiance en son supérieur
...Et ce à n’importe quel prix !
Voici une différence primordiale entre l’européen et le japonais :
l’européen refuse et le japonais accepte.