Japon:
un célèbre temple bouddhiste refuse d'accueillir la flamme des JO TOKYO - Un temple bouddhiste renommé de Nagano (centre), qui devait servir de point de départ au relais de la flamme olympique au Japon le 26 avril, s'est retiré du parcours à cause de la situation au Tibet, ont annoncé vendredi les organisateurs.
Le temple Zenkoji a expliqué sa décision en raison de la "répression" chinoise au Tibet, selon l'agence Jiji.
"Nous avons reçu leur demande de se retirer. Nous respectons la décision du Zenkoji et allons changer de point de départ", a déclaré à la presse le chef du comité d'organisation du relais de Nagano, Kunihiko Shinohara.
La ville montagneuse de Nagano, qui avait organisé les Jeux Olympiques d'hiver en 1998 et va accueillir le relais de la flamme des JO de Pékin, avait demandé à l'automne à ce temple de servir de point de départ au parcours de 18,5 km.
"Nous avions accepté cette demande de tout notre coeur", a expliqué un responsable du temple à l'AFP, rappelant que les cloches du lieu de culte avaient sonné lors des cérémonies d'ouverture des JO de Nagano et des JO d'été de Tokyo en 1964.
Mais, a-t-il ajouté, "la situation a changé... les moines sont très inquiets" de la situation au Tibet.
"Nous ressentons profondément que nous sommes les mêmes bouddhistes que les Tibétains", a déclaré un moine à l'agence Jiji.
Renommé dans tout le Japon, le temple Zenkoji date du septième siècle et accueille chaque année quelque six millions de pèlerins.
Les autorités japonaises ont suivi avec attention le parcours mouvementé de la flamme des JO de Pékin, marqué par des manifestations à Paris, Londres et San Francisco et des relais réduits à la portion congrue à Islamabad et New Delhi, en raison de protestations de partisans de la cause tibétaine.
Cherchant à améliorer leurs relations avec la Chine, les autorités japonaises se sont engagées à oeuvrer "pour empêcher toute action illégale" contre ce relais.
Elles ont annoncé mercredi l'annulation du concert qui devait clôturer le relais dans le stade olympique de Nagano, en raison de craintes pour la sécurité.
Quelque 2.000 policiers, dont des unités anti-émeutes, seront déployés pour sécuriser le parcours, selon le journal Yomiuri.
Des gardes chinois devraient être présents pour accompagner la flamme et la surveiller, mais leurs prérogatives seront limitées au maximum, selon le journal.
La police japonaise voit d'un mauvais oeil l'intervention sur son territoire des gardes chinois, dont les méthodes musclées sont controversées.
Des manifestations contre la politique chinoise au Tibet ont dégénéré en émeutes en mars dans la capitale tibétaine Lhassa.
Pékin accuse les "émeutiers" tibétains d'avoir tué 18 civils et deux policiers, tandis que les dirigeants tibétains en exil affirment que la répression chinoise a fait plus de 150 morts.
(©AFP / 18 avril 2008 07h28)
source : http://www.romandie.com/infos/news2/080418052839.emwltc7c.asp