Retrait d'un film au Japon : la presse inquiète

Retrait d'un film au Japon : la presse inquiète pour la liberté d'expression

La presse japonaise unanime s'inquiète pour la liberté d'expression dans l'archipel, après le retrait de l'affiche d'un film sur un sanctuaire dédié aux soldats sous la pression de l'extrême droite.

Du Yomiuri (droite libérale) appelant dans son éditorial à "protéger la liberté d'expression", à l'Asahi (centre gauche) qui alerte sur "la liberté d'expression menacée", les quotidiens se sont émus mercredi des menaces pesant sur "Yasukuni", le documentaire de Li Ying, un Chinois installé au Japon.

Les cinémas de la capitale et un d'Osaka (ouest) ont renoncé à diffuser ce film après des menaces de groupes d'extrême droite.

Le Sankei (droite conservatrice) a jugé cette affaire "décevante", soulignant que "les gens perdaient la possibilité (de discuter du film) à cause de cette annulation".

Le Mainichi (centre) a rappelé qu'un hôtel de Tokyo avait récemment refusé d'accueillir une réunion du syndicat des enseignants, au motif que des groupes d'extrême droite menaçaient de manifester devant l'établissement, ce qui aurait gêné les voisins.

"Ce genre de dérobade au nom de la sécurité renforce les groupes qui refusent les opinions différentes et va entraîner la multiplication de ce genre d'incidents", fustige le journal.

Le Tokyo Shimbun a appelé à "la vigilance populaire", sans laquelle le climat totalitaire de la Seconde guerre mondiale pourrait "vite redevenir vivace" au Japon.

Le sanctuaire Yasukuni, dédié à la mémoire de 2,5 millions de soldats morts au combat, dont une poignée de criminels de guerre, est vénéré par l'extrême-droite et une partie de la droite conservatrice, mais considéré en Asie comme le symbole du passé militariste japonais.

Une des scènes du "Yasukuni" de Li Ying

Dans son documentaire « Yasukuni » , primé au Festival international du film de Hong Kong, M. Ying montre différents points de vue sur ce sanctuaire, en interrogeant notamment des descendants de Taïwanais contraints de se battre dans les rangs de l'armée japonaise pendant la Seconde guerre mondiale.

source : http://www.aujourdhuilejapon.com/actualites-japon-la-liberte-d-expression-menacee-au-japon-apres-le-retrait-du-film-yasukuni--3672.asp?1=1

source : http://www.lemonde.fr/web/depeches/0,14-0,39-34913924@7-54,0.html

source : http://www.lemonde.fr/web/depeches/0,14-0,39-34889606@7-54,0.html

Un documentaire controversé réalisé par un cinéaste chinois sur le sanctuaire Yasukuni, où sont honorés des criminels de guerre japonais, ne sera finalement pas montré à Tokyo, faute de salles, a annoncé lundi son distributeur.

Cette annonce survient alors que le film réalisé par le cinéaste chinois Li Ying, qui réside au Japon depuis de nombreuses années, a obtenu la semaine dernière le prix du meilleur documentaire au 32e festival international du film de Hong Kong.

Quatre cinémas de la capitale et un d'Osaka (ouest), qui avaient prévu de diffuser le film à partir du 12 avril, ont déclaré forfait, a précisé le distributeur, Argo Pictures.

Un premier cinéma de Tokyo avait annoncé le 18 mars avoir renoncé à diffuser le documentaire, par crainte de désagrément pour les commerces et bureaux environnants.

Plusieurs députés du Parti libéral-démocrate (PLD), droite conservatrice au pouvoir, ont critiqué le fait que l'Etat ait accordé une aide de 7,5 millions de yens (47.000 euros) à la réalisation d'un film qu'ils jugent "antijaponais".

Le sanctuaire Yasukuni, construit en 1869 à Tokyo et dédié à la mémoire de quelque 2,5 millions de soldats morts au combat, est vénéré par les milieux d'extrême-droite et également par une partie de la droite conservatrice japonaise.

Mais en Asie, il est devenu le symbole du passé militariste japonais, car les noms de plusieurs criminels de guerre y sont également honorés.

Les visites régulières à Yasukuni de l'ancien Premier ministre japonais Junichiro Koizumi entre 2001 et 2006 avaient scandalisé le gouvernement chinois et déclenché des manifestations antijaponaises en Chine.

L'actuel Premier ministre, Yasuo Fukuda, a annoncé qu'il ne se rendrait pas au sanctuaire, un geste d'apaisement apprécié par Pékin.



"Ce que j'espère avoir fait avec ce film, c'est d'avoir aidé les gens à réaliser que chaque histoire a plusieurs facettes", avait déclaré M. Li l'an dernier lors de la projection de son film en Corée du Sud.

source : http://www.lemonde.fr/web/depeches/0,14-0,39-34889606@7-54,0.html

et pour en savoir plus : "Sanctuaire de Yasukuni : Désacralisons l'histoire" http://www.bjinformation.com/alaune/txt/2008-02/05/content_98886.htm

interview : http://www.bloomberg.com/avp/avp.htm?clipSRC=mms://media2.bloomberg.com/cache/vjV1BGRJOdvo.asf